vendredi 30 octobre 2009

Delpire & Cie - Exposition à la MEP


Le passeur d'images

Robert Delpire investit avec cette exposition tous les niveaux de la MEP - à son corps défendant, s’il on s’en tient à son propos d’introduction. Mais personne ne s’en plaindra !

Robert Delpire interviewé par Erik Orsenna


Sans respect de la chronologie des événements, commençons par le sous-sol, où sont exposées des images de l’époque du Delpire publiciste.
L’arrivée presque accidentelle de R. Delpire dans le monde de la pub - dans les années 70, pour la marque Citroën - a quelque chose d’ingénu. Et de totalement inreproductible aujourd’hui, tant cette activité s’est professionnalisée, segmentée et même… rigidifiée. Il s’agit d’une très belle aventure, d’une véritable démarche d’artisanat au service de la mercatique balbutiante de l’époque. On en retiendra notamment (mais pas seulement) la saisissante et insaisissable DS photographiée de face par André Martin, ainsi que la savoureuse campagne de publicité «ménagère» pour la 2 CV, que ne renierait aucun graphiste actuel, tant le message est simple et efficace.

On se souvient aussi de la plus récente campagne visuelle pour Cacharel, riche d’images fixes et animées, magnifiée par le talent de Sarah Moon.
En parfaite adéquation avec les codes sociétaux de l’époque, l'homme y est d'action, la femme de séduction. Avec de surcroît la magie d’images évoquant l’univers des années folles, faussement décadrées, ornées de touches naïves de surimpressions, baignant dans une ambiance pastel et présentant beaucoup de grain.

Plus tôt, dans les années 50, le jeune Delpire fondait une revue d’art intitulée «Neuf» (ici le n°9, ornée du crocodile fétiche d'André François) alors qu’il était encore étudiant, et parvenait à cette occasion à fréquenter les milieux artistiques d’avant-garde. Il réalisait au passage à quel point il n’était pas fait pour ce à quoi il se destinait. Une belle leçon de vie, qui à force d’inlassable travail, va faire de lui un éditeur internationalement reconnu.

Il collabore ensuite à «L’Oeil» et commence à éditer des monographies de photographes, dont il a dû croiser toutes les figures majeures du 20e siècle. En témoignent les innombrables livres de reportage et d'art signés Henri Cartier-Bresson, Werner Bischof, Jacques-Henri Lartigue, Marc Riboud mais aussi Abbas, Koudelka, Capa, Mac Cullin… la liste est très longue !




Mais ce personnage aux multiples facettes est tout autant éditeur que photographe lui-même, facteur de beaux collages naturalistes, ou producteur de films «engagés» (Polly Magoo de William Klein).

En 1977, il propose à Claude Perdriel, directeur du Nouvel Observateur, la parution de numéros Spécial Photo qui remportent un très grand succès.En 1981, il est nommé Directeur du Centre National de la Photographie par Jack Lang, fonde la collection Photo Poche et l'initiative Photofolie. En véritable passeur, il veut sensibiliser les foules à l'art photographique et en faciliter l’accès de manière intelligente.

Plus récemment, il créée aussi la collection Poche Illustrateurs, afin de rendre hommage aux artisans de l’ombre que sont les dessinateurs et les graphistes, souvent ignorés du grand public. On y retrouve en bonne place son ami André François, auteur entre autres choses de très beaux livres pour la jeunesse, de nombreuses couvertures et d’une pertinente campagne publicitaire pour le magazine Le Nouvel Observateur.

Mais en parallèle à tous ces succès, la préoccupation humaniste reste intacte : Delpire produit pendant de nombreuses années le Calendrier d'Amnesty International et s’implique dans Fait et Cause, galerie consacrée à la photographie sociale.

Cette très riche exposition retrace de manière claire les différentes étapes de la carrière d’un acteur majeur du monde de l’image.




Calendrier des projections, animations et conférences à découvrir sur http://www.mep-fr.org










mercredi 28 octobre 2009

9e Concours de violoncelle Rostropovitch



Les jeunes prodiges du violoncelle mis à l’épreuve…

La 9e édition du Concours international de violoncelle de Paris aura donc bien lieu !

Elle débute du 28 octobre au 4 novembre, par le passage des premières et secondes épreuves proposées aux 80 candidats sélectionnés parmi les quelques 216 qui s’y sont inscrits. Ces sessions, qui sont ouvertes au public, se dérouleront à 10 h, 14 h et 20 h 30, au Conservatoire à rayonnement régional, 14 rue de Madrid, 75008 PARIS.

Ce premier temps de la manifestation sera suivi par l’épreuve finale de musique de chambre (le 5, 20 h 30, à la Salle Gaveau) et par l’épreuve finale concertante (le 7 novembre, 15 h, à la Salle Pleyel).
Le concert des lauréats et de remise des prix aura lieu le 8 novembre à 16 h à la Salle Pleyel, avec l’Orchestre de Paris dirigé par Jean Deroyer.

Les 6, 9 et 10 novembre, des concerts et une projection de film réuniront des violoncellistes de réputation internationale – Emmanuelle Bertrand, Anne Gastinel, Sonia Wieder-Artherton, Pierre Strauch, , pour n’en citer que quelques uns – dans le cadre de soirées d’hommage à Mtislav Rostropovitch.
On ne ratera pas l'Ensemble de 100 violoncelles créé par Dominique de Williencourt, qui se produira le 10 novembre à 20 h, en la Cathédrale Saint-Louis des Invalides.

Il est encore temps de réserver ses places ! En revanche, pour postuler au concours, il faudra attendre l’année prochaine…

Programme, renseignements et réservations sur le site www.civp.com et par téléphone au 01 40 33 45 35.







mardi 27 octobre 2009

Les Journées du saxophone à Paris






Le temps du souffle - du 4 au 6 novembre 2009

S’il arrive que le hautbois - nous annoncerons bientôt l’édition du festival Oboe 2010 -, s’aventure dans le jazz, le saxophone, instrument roi des musiques improvisées, fait aussi ses incursions dans le domaine classique… et s’offre son festival, organisé par l’association Saxophone-Evénement et l’Asax.

Les 4, 5 et 6 novembre prochains auront lieu les Journées nationales du saxophone, sous-titrées cette année «Le temps du souffle», et proposées par Claude Delangle, professeur de saxophone au Conservatoire de Paris.

Au programme, un colloque riche de nombreuses conférences à caractère historico-musicologiques (Saxophone et pédagogie ; Adolphe Sax éditeur de musique ; Genèse du saxophone) et techniques, dont certaines assez pointues (Le rayonnement du saxophone ; Modèle physique de saxophone ; La géométrie du bec de saxophone), données par des spécialistes du domaine (enseignants, chercheurs, facteurs d’instruments).

Et aussi, une série de concerts auxquels participeront l’Orchestre d’harmonie de la Garde Républicaine, l’Orchestre de l’Armée de l’Air, ainsi que des musiciens solistes.

Les concerts des 4 et 5 novembre sont en entrée libre et se déroulent respectivement à la Salle Art Lyrique du CNSMDP (Cité de la Musique) et en l’Eglise St Louis des Invalides.

Celui du 6 novembre (14 € en tarif normal) qui se déroulera à l’espace de projection de l’Ircam donnera à entendre des créations pour saxophone de Gérard Buquet, Marco Stroppa et Philippe Leroux et sera précédé de la projection du film consacré à l’Electronique de chambre de Marco Stroppa (à 19 h au studio 5 de l’Institut).

Il faut saluer cette initiative, placée sous le signe du partenariat entre des formations musicales, des laboratoires de recherche CNRS/Ircam, le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, le Musée des Armées, et les sociétés Selmer et Vandoren, et qui donne la possibilité de se documenter sérieusement et de s’ouvrir au répertoire « savant » de cet instrument.


Davantage d’information sur http://www.saxophone-evenement.com/

Réservations concerts gratuits auprès de
contact@saxophone-evenement.com
Vente en ligne pour le concert du 6/11 sur
http://www.ircam.fr/



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lundi 19 octobre 2009

Salon Haute Fidélité - 17 et 18 octobre 2009





L'audio de grand luxe exposée à l'Hôtel Mariott Paris Rive Gauche


Heureuse période pour les amateurs de beau matériel audio ! Le weekend dernier, le salon du magazine Haute Fidélité rassemblait des systèmes de haut et très haut de gamme, globalement très bien installés, et démontrés en respect d'une saine alternance entre stands. Ce qui n'empêchait quand même pas certains exposants de pousser un peu le volume sonore !

De l’avis des visiteurs, revendeurs et importateurs, un très bel événement qui remet un peu de baume au cœur des amateurs et des professionnels, en dépit d’une époque difficile… De mémoire de visiteur assidu de ce type de manifestation, il faut reconnaître que les distributeurs s’étaient cette fois-ci dépassés, en proposant globalement des écoutes de très grande qualité, dans des budgets dont beaucoup restent malheureusement hors de portée du commun des mortels. Mais partout, beaucoup, beaucoup de beau matériel et de très belles écoutes, dont Signal sur bruit va vous livrer sa sélection, en toute subjectivité…

Avant cela, il est intéressant de prendre un peu de recul pour cerner quelques tendances.

Grand absent du salon, le son multi canal, même si quelques lecteurs CD daignent aussi lire les SACD. Le recentrage sur la stéréophonie est désormais une chose acquise dans les temples de l’audio haut de gamme. Dans ce contexte, notons l’abondance de stands équipés de platines vinyle (coûteuses, pour la plupart), dont beaucoup étaient encore inconnues du marché français il y a seulement quelques mois ! Ce retour de l’analogique a enfin touché la France, alors que le phénomène a pris de l’ampleur depuis une bonne dizaine d’année dans beaucoup d’autres pays, Japon, Allemagne, Royaume Uni et États-Unis en tête.

En revanche, on rencontrait curieusement assez peu d’amplificateurs à lampes, alors que ceux-ci jouissent toujours d'une très bonne réputation dans les milieux autorisés, et qu'on n'a jamais tant fabriqué de tubes qu'aujourd'hui. L'amplification numérique à modulation de largeur d'impulsion (le principe PWM), n'est pas non plus très représentée dans le haut de gamme. Par contre, les grosses unités à transistors, fonctionnant le cas échéant en Classe A, font florès.

Côté enceintes, pas de panneaux, et très peu de systèmes à haut rendement. Peut être parce que les avantages respectifs de ces deux technologies (transparence pour le panneau, dynamique pour le haut-rendement, pour faire simple) sont des qualités qui se retrouvent de plus en plus dans les haut-parleurs actuels. En effet, de nouvelles races de HP sont apparus pendant la dernière décennie. Ils sont désormais équipés de membranes en céramique, au diamant ou en composites synthétiques à haute rigidité, et bénéficient d’une optimisation poussée de leurs éléments constitutifs (aimant puissants, pièces polaires optimisées, aérodynamisme des saladiers). Seul "avatar" du panneau, de plus en plus présent dans les enceintes : le tweeter à ruban, qui présente au moins l'avantage sur le panneau de constituer physiquement une source quasi-ponctuelle. Quant au vrai haut rendement, il sera toujours desservi par l'irréductible encombrement justifié par l'utilisation de pavillons, alors que l'amateur est à la recherche de solutions esthétiques et intégrables. D'où le succès des ébénisteries incurvées, sans angles vifs, "à la Nautilus".

Du coup, le principe du HP électrodynamique reprend une fois de plus du poil de la bête, alors que l’on ne cesse de s’appesantir ici et là sur son âge canonique. Finalement, malgré toutes ses limitations, la bonne "vieille" membrane suspendue et mise en mouvement par une bobine conductrice a encore du potentiel. Ah, mais c'est curieux ça... la cellule phonolectrice de nos chères platines tourne-disques fonctionne exactement suivant le même principe !




Commencer la visite



Salon Haute Fidélité - 1







Marten - Vitus Audio – Jorma Design

Une démonstration spectaculaire qui ne craignait pas de faire alterner tous les genres et ambiances : sonate pour piano, jazz club enfumé, pop-rock live, avec une égale ampleur et un implacable sens du réalisme.

Reproduire les instruments en vraie grandeur voilà bien une tâche à la hauteur de cet ensemble d’origine essentiellement danoise, très ambitieux, terminé par les superbes enceintes Marten Coltrane (51 000 €).

Côté sources, l’analogique était représenté par une platine TD Raven AC (version un moteur, 10500 €) munie d’un bras Helius 10 pouces Silver-Ruby (2700 €) et d’une cellule EMT (3000 €).




Le numérique, par un lecteur CD Vitus Audio SCD-010 (11000 €) et un serveur de fichiers de marque AudioNec modulable (environ 10 000€ la configuration présentée).

Venaient ensuite le préampli ligne Vitus Audio SL-010 (23000 €) et son complément phono SP-101.



Enfin, posés au sol sur des plaques de découplage Pagode, les gigantesques blocs de puissance monophoniques SM-101 (100 W en classe A ou AB, 42000 € la paire). Un câblage Jorma Design complétait le tout.

Un système au médium aigu redoutable, d'une transparence propre à révéler toutes les richesses (et les faiblesses !) des enregistrements qu’on lui fournit. 



Hegel - Brinkman - Isophon

Toujours étonnantes - pour ne pas dire bluffantes - les électroniques Hegel, ici installées sur une sorte de trolley d'avion (!) de marque américaine HRS, apparemment très efficace mais coûteux (plus de 5000 € sans les plateaux), d’ailleurs présent sur de nombreux stands.


La combinaison du lecteur CDP4A (3350 €), du nouveau convertisseur HD10 (1200 €), du préampli P4A (3300 €) et de l’ampli de puissance 2x200 W H20 (4500 €), délivre un équilibre admirable de précision‚ de rapidité et de corpulence, sur de non moins compétentes enceintes Isophon Vescova (8000 € en version céramique).

Ces dernières ont semble-t-il tous les attributs sonores du très haut de haut de gamme, mais pas le prix. 

Un système nordique d’une exceptionnelle clarté, qui apportera tonicité mais aussi chaleur et délicatesse dans nos domiciles à l'approche d’un hiver qui s’annonce déjà frisquet. 

Un ensemble d’un budget conséquent mais encore abordable au passionné, capable d'une restitution stupéfiante sur tous types de musiques, de la BOF de Barry Lindon (qui est tout sauf un enregistrement audiophile) au fameux «Tin Pan Alley» du regretté Steve Ray Vaughan, un des standards des salons hi-fi depuis sa sortie, encore très joué aujourd’hui…

Sur le même stand, démonstration d’un système analogique, avec en source la platine Brinkman Oasis à entraînement direct (9000 €), équipée d’un bras Tonearm 10.5 (4600 €) et d’une cellule EMT modifiée (3000 €).



Le reste du système était composé du préampli phono Fein (2450 €), du préampli ligne Marconi (8850 €) et de deux blocs Mono (c’est leur nom, 11650 € la paire).

La pure transparence des mêmes Isophon Vescova (ici en finition laquée noire) était associée à la douceur de l'analogique et à une électronique soyeuse. Un véritable régal : velouté des cordes, brillance des cuivres, dynamique et timbres très naturels étaient au rendez-vous, le tout avec un bruit de surface parfaitement contenu. 




Naim Audio – AudioVector

L’Audiodistribution occupait une place importante dans ce salon, avec un stand statique présentant entre autres choses des produits Furutech, les cellules Transfiguration, les délicieux PodSpeakers, les somptueuses enceintes italiennes Eventus Audio, et bien sûr les disques Naim. 
Juste en face, un salon d’écoute avec deux systèmes en alternance.

En grosse configuration, une batterie complète d’électroniques Naim Audio – lecteur CDX 2 (4780 €), préampli NAC 552 (7170 €), ampli de puissance NAP 300 (8780 € avec son alimentation séparée 300 PS) - attaquait (en toute musicalité !) les nouvelles Ovator S 600 (7800 €), présentées pour la première fois en France.

Une restitution très homogène et fluide, mettant en avant la musicalité du message plutôt que les micro-informations. Présentation sonore presque contenue, sans la franche vigueur que l’on a pu associer à la marque britannique dans les années 80 et 90.

Mais, renseignement pris, le modèle exposé n’était que peu rôdé… Une présentation qui devrait donc encore s’ouvrir, ce que les revendeurs Naim seront à même de démontrer prochainement dans des conditions plus sereines qu’au cours d’un week-end un peu mouvementé…



La comparaison d’écoute du lecteur CDX2 utilisé seul, puis avec le récent DAC (2550 €) s’avérait très révélatrice : adossé à ce lecteur, ce nouveau (et premier) convertisseur séparé Naim apporte un surcroît non négligeable de fluidité et d’aération à une restitution déjà très musicale.

En pivotant à 180°, nous découvrions un ensemble compact et de prix abordable, spécialement packagé par l’importateur : le Naim Unity (CD, lecteur de fichier avec disque dur et amplificateur dans un seul boîtier, 2600 €, dont on voit ici l'intérieur) accompagné des enceintes danoises (et évolutives) AudioVector S3 (2730 €). Le tout, relié par un câble HP Furutech de bonne facture (offert), sera donc proposé à 5330 €.

Pour cette somme, on aborde le haut de gamme en douceur. L’ensemble se montre à la fois très musical et très ouvert, et évite à l’acquéreur bien des hésitations quant au choix d’une connectique optimale.

Les élégantes AudioVector S3, ici dans leur version Avant-Garde laquées rouge, semblent très à l’aise y compris dans une pièce de bonne taille, en dépit de leur gabarit discret. Une configuration qui devrait logiquement se retrouver dans bien des listes au Père Noël…

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Salon Haute Fidélité - 2



CEC – Van Medevoort - Duevel


Après la dématérialisation du support audio, celle des transducteurs porte un nom : Duevel ! Ici, les nouvelles Sirius (20000 €), au principe de rayonnement à 360°, qui s’avèrent quasi miraculeuses dans le médium aigu, tout en présentant un grave énergique, tendu et très articulé. Dématérialisation… sonore s’entend, puisque ces étranges objets occupent tout de même un sérieux volume ! Véritablement, sur ce système, la douceur des voix est exemplaire.

Il n'était sans doute pas évident compte tenu du principe acoustique retenu (chambre de compression medium-aigu à haut rendement et émission via réflexion sur pavillon tronconique) d'obtenir une telle clarté de timbres. C’est un système avec lequel la restitution d'orchestre est pour ainsi dire holophonique, et que l'on aurait plaisir à écouter de longues heures. Car la présentation du message jouit de qualités d'aération peu souvent rencontrée avec les enceintes traditionnelles... On peut d'ailleurs s'approcher des haut-parleurs sans être agressé par l'aigu, ou se décaler sensiblement par rapport à l'axe des enceintes sans rien perdre en sensation de relief sonore.

Le résultat délivré par les Sirius est très à la hauteur, surtout lorsque les moyens sont là … Et ils étaient réunis, grâce à une solide batterie d’électroniques Van Medevoort : préampli CAQ et son alimentation PSQ (20000 €), ampli de puissance PAQ (2x300 W en classe A, 15000 €). A la source, le lecteur CEC TL1N modifié VM (12500 €) suivi de son convertisseur adapté DAQ (10000 €). Câblage et barrette secteur assurés par Actinote.


Nagra - Verity Audio - Kuzma

L’un des plus gros stands du salon était occupé par Aphrodite Melody, importateur spécialisé dans les marques de prestige, et qui vient d’ajouter la carte Nagra à son portefeuille. Trois systèmes différents étaient présentés en alternance, tandis qu’une débauche d’appareils Nagra retraçait pratiquement l’histoire de la marque.



Beaucoup de visiteurs venaient assister à la démonstration du gros système d’enceintes Verity Audio Lohengrin 2 (71490 €). 
En sources, un lecteur Nagra CDP (12200 €) et une platine Kuzma Stabi Reference (7460 € alimentation incluse) avec bras 4P (5445 € en version câblage argent). Suivaient le préampli Nagra PLL (8650 €), l’unité phono VPS (5250 €) et deux MSA, blocs compacts d’amplification en mode mono (8500 € l’unité).

Un système sans concession, d’une ouverture et d’une transparence sonore exceptionnelles, capable de donner de toute formation une image grandeur nature. 


L’écoute attentive de disques vinyles apportait une immense sensation de naturel du point de vue des timbres, une stabilité de la scène sonore à toute épreuve, et un swing manifeste.
 Effectivement, quelques beaux pressages Blue Note traînaient par là, dont le fameux Something Else de Cannonball Adderley : Un régal. Sur le disque Folk Singer de Muddy Waters, les attaques de la guitare s’avéraient stupéfiantes de vigueur, et la voix du grand rocker excessivement proche.
 Il se murmure d’ailleurs que certains amateurs renonceraient à leur bras Airline (le modèle très haut de gamme Kuzma, tangentiel sur coussin d’air) pour s'offrir le bras 4P, plus facile à mettre en œuvre et d’une vitalité exemplaire…

En «petite» configuration, les Verity Audio Finn (de 5600 à 6000 € selon finition) alternaient avec les séminales Parsifal (21 500 €) et étaient alimentées par un Nagra MSA en mode stéréo et un lecteur CDC (14400 €). Avec la Finn, Verity Audio présente un étonnant transducteur capable d'un impact dans le grave et d’une capacité à remplir l'espace sans commune mesure avec sa taille. Et toujours cette essentielle pureté - accompagnée d’une légère brillance – dans le registre médium aigu. Un système que l’on pourrait qualifier de compact (du point de vue encombrement) mais qui ne laisse pas l’auditeur sur sa faim.

Signal sur bruit a profité d’une longue station sur ce plateau très actif pour interroger Julien Pelchat, fondateur de Verity Audio. 



SSB – Quels sont les principes qui président à la conception des enceintes Verity ? 

Julien Pelchat - «Lorsque nous avons lancé les Parsifal, il y a quelques années, nous nous sommes imposés des contraintes strictes d’encombrement, afin que ce modèle puisse équiper de nombreux intérieurs. Mais nous tenions à leur garantir une bande passante utile de 25 Hz à 20 kHz… à l’époque, car la version actuelle de la Parsifal monte jusqu’à 30 kHz et même au-delà… Cela nous a notamment amené à concevoir un haut-parleur medium très rapide, à très long entrefer et bobine très légère, capable de reproduire la bande 150 Hz à 5,5 kHz. Car nous avons vite rejeté un premier prototype dont la coupure se situait plus classiquement à 2 kHz…» 



SSB – Fabriquez-vous vos propres haut-parleurs ?
J.-P. – «Non, mais nous les concevons entièrement et les faisons réaliser par des fabricants reconnus dans le domaine, qui ont pour noms Audiotechnology, SEAS et Scanspeak. Par contre, nous assemblons nous-mêmes notre tweeter à ruban après que ses différents éléments constitutifs aient été reçus et contrôlés. Le ruban reçoit un traitement spécifique réalisé en nos murs.» 



SSB – Vous proposez aujourd’hui un assez grand nombre de modèles. Pourquoi ? 
J.-P. – «Tout d’abord, retenez que nous nous efforçons d’apporter à tous nos modèles les mêmes qualités de transparence et d’équilibre. Leur taille varie principalement de manière à pouvoir équiper des pièces d’écoute de taille différente. C’est le cas des petites Finn par exemple, notre entrée de gamme, conçue pour des pièces de taille modeste.» 



SSB – Quel est l’effectif de Verity Audio ? 
J.-P. – «Huit personnes en tout… Il s’agit d’une activité quasiment artisanale. Nous réalisons le montage des hauts parleurs et filtres dans des ébénisteries qui sont également sous-traitées. Nous ne possédons pas de chambre anéchoïque, et nous y passons d’ailleurs de plus en plus rarement car l’outil informatique sophistiqué dont nous disposons permet de modéliser un grand nombre de paramètres avec précision. Toute la conception est faite sur ordinateur avec les logiciels Melissa et Sound Easy.» 


SSB – Les enceintes Verity présentent-elles une charge complexe pour l’amplificateur associé ?
J.-P. – «En général, non, la charge est relativement facile. Par exemple, l’impédance des Rienzi ne descend pas au dessous de 6 Ohms, celle des Parsifal reste toujours supérieure à 4 Ohms»

SSB – On vous voit ici associés à Nagra. Mais quelles sont les autres électroniques avec lesquels vous développez vos modèles ?
J.-P. – «Elles sont nombreuses, mais on peut citer DCS, Wavac, Audio Research, Lamm…»

Et pendant ce temps, le troisième système installé - qui faisait appel au modèle Zarastro 2 (39590 € la paire) épaulé par les blocs Nagra VPA (15970 la paire) - reproduisait un concert de flamenco… comme si on y était !




B&W - Classé Audio

Un des stand les plus dépouillés du salon : Dans une assez grande pièce, trônaient une paire d’enceintes B&W Signature Diamant (16 000 €), un lecteur Classé Audio CDP 102 (6000 €), l’amplificateur intégré CAP 2100 (6000 €), un peu de câble Silent Wire, et c’est tout !

 

Un système simple, à défaut d'être tout à fait bon marché, mais vecteur d’une authentique musicalité. L’écoute était savoureuse, sans coloration décelable, et présentait un grain instrumental des plus réalistes. Mise en espace également très réussie. Admirable de vie sur toute formation captée en direct. Un système qui pousserait presque à rester chez soi au lieu d'aller au concert…
Un très joli ensemble, aux performances et au design très aboutis, ce qui est rare. Et c’est Philippe Muller, fondateur du studio Passavant et ingénieur du son émérite, qui apportait sa caution personnelle en effectuant les démonstrations. Ce qui ne peut être tout à fait mauvais signe !


ProAc - Sim Audio - Aestethics - Avid



Dans une première salle, on pouvait découvrir l’enceinte ProAc D38 R (7800 € la paire), superbement alimentée par un ensemble Sim Audio de haut vol : lecteur Andromeda (16250 € avec son alimentation séparée), préampli P8 (15750 € également avec son alimentation propre) et ampli W8 (15250 €). Un câblage haut de gamme The Chord Company complétait le tout (4400 € les 2x3 m de liaison HP, ici doublés).

La preuve manifeste qu’une enceinte ProAc, même de milieu de gamme, profite à fond d’une association avec des maillons exceptionnels. Le système affichait énormément de transparence, dans le cadre d’une écoute totalement dénuée de brillance artificielle. Beaucoup de naturel et de grain, et une indéniable musicalité qui donnait envie d'écouter encore et encore. D’où l’affluence sur ce stand !



Mais on allait encore plus loin en termes d’ampleur et de consistance sonore dans la salle attenante, qui présentait les nouvelles ProAc Pro 8 Carbon (34000 €), alimentées par des électroniques Aesthetix : Préampli phono Rhea et préampli ligne Janus visibles ci-dessus, et ampli de puissance Atlas, produits nouvellement distribués par Musimages.

Entre autres sources, la magnifique platine Avid Acutus Reference (16500 €), équipée du bras Dynavector Tri-planar (4200 €). Qui a dit qu’un bras d’une telle complexité ne pouvait pas bien fonctionner ? Ici aussi, on se pressait pour écouter…


A noter que l’on procédait dans ces deux salles à des écoutes à niveau sonore raisonnable (enfin !), ce qui permettait au passage de bien constater l'imperturbable équilibre tonal des enceintes Proac, même dans les pianissimi. Des enceintes comme toujours d'une finition irréprochable, arborant de très belles essences de bois vernis (mais difficiles à photographier !).