lundi 31 janvier 2011

L’Ensemble Orchestral Contemporain à Nanterre


L’EOC ressuscite les seventies !

L’Ensemble Orchestral Contemporain, sérieuse formation stéphanoise spécialisée dans la musique de notre temps, a décidément plus d’une corde à son arc ! Non contente d’interpréter, sur le territoire national et aussi dans le cadre de tournées à l’étranger, les oeuvres les plus marquantes du répertoire contemporain, elle ose aborder, avec un égal bonheur et une originalité très affirmée, certains hymnes du rock progressif des années 70 ou issus de l’actualité pop la plus fraîche.


C’est ainsi que nous retrouvions l’EOC à la Maison de la Musique de Nanterre ce dimanche 30 janvier après-midi, pour un concert exceptionnel associant des opus aussi variés que les «Six bagatelles pour instruments à vent» de György Ligeti, une relecture de «Close to the edge» du groupe Yes, de «Baba O’Riley» des Who ou encore de «I got a feeling» des Black Eyed Peas.

Voila en effet quelques années que René Bosc, l’un des deux chefs permanents de l’EOC, s’est lancé dans l’arrangement pour orchestre d’un certain nombre de «tubes» de l’époque bénie de la pop et du rock. Lui et sa formation rendent hommage à des artistes et des groupes qui ont eux-mêmes affirmé leur intérêt pour le répertoire classique et les expérimentations sonores réalisées par les grandes figures de la musique contemporaine dans les décennies de l’après-guerre. 

La boucle est ainsi bouclée, pour le plus grand bonheur des amateurs de Yes, Genesis et King Crimson, groupes séminaux et représentatifs d’une époque où la pop n’était pas encore tout à fait une industrie. 

Et qu’il s’agisse de revisiter le monumental «21st century schizoid man» de KC - avec percussionnistes sur bols et verres Duralex disséminés dans le public, voir ci-contre -, la «Black Page» de Franck Zappa et le «Tarkus» d’Emmerson Lake & Palmer - avec véritables samples de Moog et autres sonorités joliment datées -, ou encore d’explorer les structures répétitives de «Baba O’Riley», l’EOC et son chef sont totalement à l’aise.

Cette fois, à Nanterre, la formation - très engagée aussi dans de nombreux projets pédagogiques - a embauché de tout jeunes élèves des collèges alentour afin qu’ils constituent un choeur et chantent les deux derniers titres du concert : «Baba O’Riley» et «I got a feeling». Inutile de préciser que les parents présents ce dimanche sont ressortis à la fois avec l’oeil humide et avec un sentiment de fierté absolument pas déplacé… Il y a en effet bien plus mauvaise initiation musicale que celle consistant à reprendre, en 2011, avec le bon accent et sans fausse note, des refrains Daltreysiens !


Un spectacle à la fois surprenant et réjouissant, soutenu visuellement par la projection de vidéos spécifiquement élaborées par Jérôme Bosc, le propre fils de René, et qui achèvent de donner à cet événement un savoureux goût de happening.


EOC
Conservatoire Massenet
32 rue des Francs-Maçons
42100 Saint-Etienne


www.eoc.fr 

° ° °


A la sortie du concert, il était également question de happening et de vieux Moog dans le hall de la Maison de la Musique, où Thierry Balasse et la Compagnie Inouie inauguraient leur exposition protéiforme intitulée Voyage au coeur des sons à travers une performance uniquement retransmise au casque. Cela fleurait bon Pink Floyd et Soft Machine…

Cette exposition didactique se poursuit jusqu’au 13 mars.





Maison de la Musique,
8, rue des Anciennes-Mairies
92000 NANTERRE