lundi 5 novembre 2012

Salon Haute Fidélité 2012







Dans une exposition plus resserrée qu’à l’habitude (3 niveaux occupés au lieu de 4), le salon Haute Fidélité réunissait vendredi et samedi dernier un florilège de marques de haute fidélité d’exception, avec des présentations particulièrement attendues et remarquées…


On commençait avec douceur et musicalité par un système puissant et de bon goût bâti sur les fondations plutôt abordables de la marque Hegel, avec les nouvelles électroniques P30 (préampli) et H30 (blocs mono). 

Comme à l’habitude chez Accentuel, les enceintes mises en œuvre étaient de marque allemande Isophonles superbes Europa II Anniversary, à la silhouette un peu râblée, exhalaient néanmoins une rare musicalité.

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Non loin de là, Fusion Acoustic, toujours importateur de Meitner Audio et The Gryphon, attirait un public dense grâce à la présentation, pour la première fois en France sans doute, d’enceintes Tidal, allemandes elles aussi

Deux beaux colosses, les Piano Cera - dont l’apparence et la finition ne sont d’ailleurs pas sans rappeler la marque américaine Rockport que distribue également Fusion Acoustic -, étaient à l’écoute. Une écoute qui s’inscrivait sans peine dans le palmarès très serré de la demi-douzaine d’écoutes magistrales de ce salon…


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Toujours au niveau -1, Aphrodite’s Melody investissait l’une des plus grandes pièces avec un déploiement de trois systèmes d’exception tous terminés par les enceintes Marten Design

Tout ici était remarquable… Depuis le «petit» système avec platine Sota, intégré Dartzeel, et Marten Django XL d’une très belle amplitude sonore.

Plus grosse configuration à l’opposée de la pièce, avec notamment une batterie d’électroniques Nagra – et notamment le tout dernier préampli Jazz dont on savourait le caractère fluide et résolu à la fois. 

Bien entendu, la lecture analogique était à l’honneur chez l’importateur historique des platines Kuzma, qui distribue désormais Sota (autre marque de platines, américaines celles-là) EMT et Soundsmith (légendaires cellules), et enrichit encore son catalogue d’une nouvelle marque suisse : Thalès, fabricant de platines et bras aux solutions techniques très audacieuses. Un nouveau venu dont on réentendra parler : les platines à alimentation par batteries (!) équipées de bras pivotants à correction géométrique d’erreur de lecture (!!) ne sont pas légion !


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Chez Next Audio, les enceintes YG Acoustics Carmel créaient littéralement la surprise par un rapport scène sonore/encombrement assez incroyable ! Les enceintes YG Acoustics, que nous avions découvert il y a 3 ans au CES de Las Vegas, sont de véritables OVNIs sonores. Avec leurs haut-parleurs enchâssés dans des coffrets non résonnants en aluminium, elles embarquent une somme de technologies présentées par leur concepteur comme totalement inédites, et qui ont bel et bien leur contrepartie sur le plan de l’écoute. Cette performance lumineuse était également due à la précision des électroniques italiennes Norma, aussi belles que musicales.


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Petit clin d’oeil, le prix de meilleur tour de magie du salon revenait sans conteste à l’importateur Zedde Electronique Diffuson, qui parvient à faire tenir une pièce de un euro en équilibre au sommet d’une enceinte Kef Blade, même quand  celle-ci est animée par de robustes électroniques Pass Labs

Trêve de plaisanterie, on ne reviendra pas sur les performances exceptionnelles obtenues par cette association électro-acoustique désormais légendaire, dont nous avions parlé (en bien) dans notre compte rendu du salon 2011 !

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Sur le stand DEA, une très élégante platine Thorens trônait bien en vue, suivie d’électroniques néo-zélandaises Perreaux et enfin des quasi mythiques enceintes britanniques PMC, très présentes dans les studios d’enregistrement, mais jusqu’à présent peu ou mal importées en France (et c’est dommage !). 

Cette association internationale d’éléments au budget abordable délivrait en effet un message musical très équilibré et bien charpenté dans le grave, expressif mais sans esbroufe.


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Chez Jefferson, la gamme Goldmund était représentée quasiment au complet (en démonstration statique ou dynamique). Et l’on se délectait des fabuleux systèmes Logos 1N et 2N (modules d’enceintes numériques multi-amplifiées quasiment conditionnées en tétra-packs métalliques). 

Pour une fois, on pouvait écouter sur ce stand de véritables extraits de blues (avec guitare électrique ET pédale de distorsion !) à un niveau réaliste… Toute moquerie mise à part, on constatait du coup combien un système Goldmund ne se cantonne pas à bien reproduire un ou deux genres musicaux bien typés. Mais du coup, ces inabordables transducteurs suisses faisaient de l’ombre aux toutes récentes enceintes Grand Cru Audio, une création Jefferson, qui restaient bien sagement en présentation statique…


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Les enceintes TAD Evolution One, les désormais célèbres Compact Reference et les toutes nouvelles électroniques du même constructeur sont désormais distribuées en France conjointement par Audio Focus et Audio Prestige. On peut sans faire de grosse erreur classer TAD dans le groupe des 5 meilleures marques d’enceintes dans le monde. 

Après avoir conquis ses lettres de noblesse dans les studios d’enregistrement les mieux équipés de la planète, la visibilité de la marque nippone grandit sur le marché audiophile. 

C’est à juste titre, car sous une apparence certes luxueuse mais finalement assez traditionnelle, les modèles TAD ne sont rien moins que des concentrés de technologie atteignant des sommets en termes de performances objectives et subjectives. Fait partie de ces rares transducteurs qui, lorsqu’ils sont bien mis en œuvre, s’effacent complètement devant la musique, tout en délivrant un message dont on a du mal à percevoir les éventuelles limites.


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Belle surprise chez Kapraudio, importateur de marques qui restent peut être encore un peu confidentielles, mais dont les qualités sont bien réelles. 

Les enceintes Legacy Audio par exemple, se proposent de définir une «écoute grandeur nature», ainsi que l’annonce leur slogan publicitaire. 



Une affirmation que l’on avait effectivement bien du mal à prendre en défaut. Si la marque d’électroniques «traditionnelle» de cet importateur est Coda Technologies, les Legacy Audio étaient ici précédées (au niveau source et préampli) par un nouvel ensemble d’électroniques à la plastique superbe et aux compétences musicales indéniables : BMC. Une marque dont on reparlera sans doute dans les milieux autorisés…


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Et pour terminer ce tour d’horizon sélectif, citons le stand Swissonor et ses enceintes à haut-rendement alimentées par les électroniques éponymes et des platines Thorens dont la fameuse TD124 «revisited»

Une présentation ô combien revival, bien dans l’air du temps, mais aux performances musicales incontestables. Toutes ces références raviront les nostalgiques de l’analogique et des beaux appareils d’antan, sans pour autant les cantonner à une esthétique sonore passéiste...



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Finalement, l’édition 2012 du salon haute Fidélité jouait d’une certaine façon la carte de la sécurité en réduisant sa voilure. Mais la qualité était au rendez-vous… Les amateurs aussi puisqu’ils affluaient dès le vendredi à l’ouverture du salon. L’intérêt pour l’audio haut de gamme ne faiblit pas, et c’est tant mieux !

jeudi 18 octobre 2012

Music Hall fait peau neuve !


Très récemment, un certain Martial Hernandez - que j’ai déjà eu l’occasion de citer dans ces colonnes - m’a invité à passer chez Music Hall. Tout d’abord parce que nous aimons nous rencontrer de temps à autres pour parler de musique et de matériel. Mais aussi à l’occasion de la remise à neuf de la salle d’écoute du sous-sol de ce magasin parisien qui existe depuis pratiquement trois décennies, et dans lequel Martial officie quelques après-midi dans le mois.







Au rez de chaussée du magasin, le maître des lieux Thierry Samoil (à gauche sur l’image ci-dessus) accueille la clientèle et les nombreux habitués qui se pressent en ce samedi matin. Ici rien n’a pour l’instant changé. Mais une rénovation est prévue sous peu. Dans cet espace joliment encombré, l’amateur un peu pressé peut déjà découvrir de beaux systèmes composés à partir d’électroniques Myriad, Cambridge ou encore Audio Analogue - et d’enceintes Paradigm, Tannoy ou Monitor Audio (entre autres marques représentées). Et depuis peu, on y voit également trôner fièrement quelques modèles de la nouvelle série Venere de Sonus Faber, dont le rapport qualité/prix est extrêmement attractif, grâce notamment à une fabrication très soignée réalisée en Chine.

Mais dès mon arrivée, Martial m’adresse une oeillade complice et m’entraîne sourire aux lèvres dans les profondeurs du magasin. Je ne peux réprimer un petit frisson, la descente se faisant par un escalier à l’épaisse moquette surpiquée d’un délicat liseré boa argenté… Façon Moulin Rouge, voyez ? Mais où m’entraîne donc le singulier Martial ? Remarquez, le magasin s’appelle Music Hall...

Ce n’est pas une surprise qui m’attend en bas, mais trois ! Effectivement, le sous-sol complètement rénové n’a plus rien à voir avec ce qu’il était avant. Le résultat est à la hauteur des attentes et de l’investissent consenti. Il se présente sous la forme d’un espace d’écoute très cosy au luxe discret et aux nuances de teintes «chocolatées». 

Cette pièce abrite aussi une sélection exclusive de magnifiques références électroniques. A commencer par les tout derniers maillons du haut de la gamme Accuphase, qui nous attendent sagement : transport CD/SACD DP-900 et convertisseur DC-901, préampli C-3800,  blocs mono A-200. Tous ces modèles ont été créés dans l’optique de célébrer le 40e anniversaire de la marque japonaise. Pour la démonstration à laquelle il m’invite, Martial a complété cette débauche de prestigieuses électroniques de son serveur Meridian/Soolos, piloté via l’écran Control 10 mais aussi depuis un i-pad, renforcé par deux unités de stockage UC Twin Store (abritant chacune 1 TO de musique avec back-up 100 %). Autant dire que nous sommes parés pour le décollage, matériel et combustible confondus !













Complètement parés même, puisque la dernière surprise consiste en une paire de magnifiques enceintes Estelon XB tout juste reçues ! Une marque que j’avais repérée au tout dernier salon Hifi Home Cinéma. Elles sont donc désormais en démonstration chez Music Hall. Le tout était câblé en Cardas (modulation) et Audioquest (enceintes).


A nouveau décor, nouvelle acoustique

A défaut de pouvoir repousser les murs, les travaux - qui ont duré une bonne partie de l’été - ont notamment nécessité l’abaissement du niveau du sol d’une vingtaine de centimètres. Il y circule désormais un réseau secteur enterré réalisé tout en câble Supra. Ne disposant que d’une surface limitée, Thierry Samoil a judicieusement opté pour une acoustique amortissante, notamment sur les trois pans de murs qui constituent le fond de la pièce. Un choix judicieux, qui permet aux plus gros systèmes de s’exprimer sans contrainte, notamment du point de vue de la profondeur de la scène sonore. Le niveau de bruit intrinsèque de cette pièce est très faible, et son pan coupé permet d’en limiter les surfaces parallèles. Il restera juste à la fermer d’une porte coulissante afin d’éviter toute diaphonie avec l’espace d’accueil du rez-de-chaussée. C’est pour bientôt ! 

A gauche de l’escalier, un imposant meuble d’environ 300 kg reçoit les appareils non utilisés et permet d’en mettre certains en chauffe avant écoute. Notre ami Martial, pourtant ancien international de basket (ou bien était-ce de curling, je ne me souviens plus bien), paraît presque petit à côté de ce bahut ! Certes, l’effet du grand-angle y est pour beaucoup… Y reposent les plus belles références de chez Musical Fidelity, Air Tight, Mac Intosh et Audio Research, prêtes à bondir. Quant aux marques d’enceintes résidant le plus souvent au sous-sol, elles ont pour noms : Magnepan, et encore Sonus Faber ou Tannoy...


Ecoute

Nous ne reviendrons que rapidement sur la marque Accuphase, fleuron de l’industrie audio japonaise, dont l’histoire quarantenaire est très bien décrite dans le récent petit opuscule écrit par Dominique Mafrand à la demande de l’importateur Hamy Sound (et que l’on trouve en supplément dans le dernier numéro du magazine Haute Fidélité).

S’il y a une marque de haute fidélité qui se situe en dehors des modes, qui soit faite pour durer, qui offre des performances constantes et de très haut niveau quel que soit le modèle considéré, c’est bien d’Accuphase qu’il s’agit. Comme Martial aime à le rappeler aux clients du magasin, qu’il s’agisse de la finition (intérieure et extérieure), des solutions techniques embarquées, des performances objectives, ou même de l’emballage des produits, tout chez Accuphase respire l’excellence. Il suffit de s’approcher d’un appareil Accuphase (et de tendre l’oreille) pour en prendre conscience. 

Du point de vue de l’écoute, les qualificatifs qui s’imposent sont douceur, fluidité, richesse de timbres et respect de la musicalité des interprétations. Et ceux que l’on écarte d’emblée : brillance, esbroufe, précision chirurgicale ou comportement rentre-dedans. Bien sûr, les 200 Watts en pure classe A des blocs A-200, drivés par le préampli C-3800, sont capables de beaux écarts dynamiques et sont mobilisés sous un temps de montée ultra-court. Bien sûr, la bande passante, les rapports signal/bruit et les taux de distorsion affichés par ces appareils sont parmi les meilleurs qui soient. Mais jamais la restitution qu’ils proposent n’incite à mettre ces caractéristiques en avant à en faire un argument (de vente... ou d’achat). 

Au contraire, à l’instar d’autres électroniques superlatives telles que Goldmund et Soulution, les Accuphase surprennent par leur capacité à s’effacer totalement devant la musique, au point que les premières minutes d’écoute pourraient ne pas paraître suffisamment «hi-fi» pour des auditeurs avides de sensations fortes. Cette qualité est évidente dès les premières écoutes, à partir du serveur Soolos, de titres très anciens de Jacques Brel ou de la reprise de «I put a spell on you» de Screaming Jay Hawkins par Nina Simone. On a beau ne pas avoir connu personnellement ces artistes, on sent que leur voix est restituée avec énormément de justesse et de plénitude, on baigne dans une forme de pure musicalité, on lit à livre ouvert dans la présentation qui nous est offerte par les producteurs. Il faut finalement faire un effort intellectuel pour se soustraire à cet enveloppement et pour commencer à analyser la restitution selon des critères plus objectifs et factuels. Et à quoi bon, pourrait-on dire ? Car l’écoute CD des «Tableaux d’une exposition» à l’orgue par Jean Guillou (CD Dorian) révèle bien une tenue magistrale du grave sans la moindre trace d'étranglement ni de redondance. Car les traits d’archets et les timbres boisés du quatuor Rincontro interprétant Franz-Xaver Richter (CD Alpha) démontrent à l’envi une superbe et rare transparence. Mais de nouveau, c’est surtout la musique qui nous emporte et non la performance technique qui nous sidère...


En l’occurrence, avec les Estelon, on peut parler d’un système parfaitement cohérent, dont Thierry Samoil est d’ailleurs très fier ! Même si l’association nippo-estonienne n’avait rien de prédestinée, elle s’avère magique sur le plan auditif… Toutes grandioses que ces enceintes et leurs grandes soeurs avaient pu nous paraître lors de l’écoute que nous avions mené au Salon Hifi Home Cinéma, elles semblaient aussi manifester une pointe de mordant presque «trop précis pour être vrai». Ici, en partenariat avec les Accuphase, les Estellon affichent en permanence un caractère organique et souple, et surtout, surtout, une image stéréophonique d’une précision et d’une profondeur hallucinantes. La mise en phase géométrique des haut-parleurs (placés selon un arc de courbe dont l’auditeur serait le foyer) n’y est certainement pas étrangère. Les résonances de coffret sont imperceptibles, si elles existent. Par la pensée, on se déplace avec une aisance confondante entre les différents pupitres. Il faut donc courir chez Music-Hall, non sans avoir pris rendez-vous au préalable (cela facilitera les choses pour tout le monde), écouter d'urgence ce merveilleux système !


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Une heure plus tard, retour à la «cave» pour une autre écoute (ça n’est pas un sacrifice, il pleut sans discontinuer depuis ce matin… euh, deux semaines). Cette fois, nous descendons d’un bon cran en termes de moyens mis en oeuvre, tout en restant avec les belles électroniques japonaises : le lecteur CD DP 400 et l’intégré E 560 (qui fonctionne en pure classe A) sont mis à contribution pour un client fidèle à la marque, qui veut effectuer un choix d’enceintes. Leur objectif : départager l’italienne Sonus Faber Cremona Auditor des dernières créations de Franco Serblin, les Accordo. Franco Serblin, qui n’est autre que le fondateur de Sonus Faber désormais en retraite, mais qui reprend du service «pour s’amuser», avec ce petit modèle (et son piétement spécifique) aux courbes audacieuses. Faute de temps, je ne pourrai malheureusement assister à tout le match...




Mais l’écoute de ces très beaux «monitors» nous permettra de «confronter» le serveur Soolos et la lecture CD. Alors, faut-il rejeter le média opto-mécano-électronique et lui préférer sa contrepartie 100 % solid state ? Il sera finalement difficile de trancher. Quoique… Le CD Accuphase DP 400 apportant une forme de rondeur et de musicalité, de restitution parfaite du legato et du rubato du jeu pianistique d’Alfred Brendel. Sur le même programme le serveur Soolos donne, lui, l’impression d’un piano plus physique, plus droit, plus carré. Pour nos amateurs venus avec un impressionnant éventail de gravures historiques, l’affaire est entendue : avantage léger mais certain à la machine Accuphase !

Quand aux «petites» Accordo, elles donnent beaucoup, en justesse de timbre et en délicatesse. Le choix des transducteurs, la forme et l’impressionnante qualité de fabrication de ces bijoux les met à l’abri de toute coloration. S’il est relativement impératif de rester à proximité du sweet spot pour bénéficier de toutes leur qualités - et notamment d’une assise dans le grave qui fait largement oublier leurs dimensions - l’écoute de ce système hors axe reste néanmoins un régal : la largeur stéréophonique est très appréciable et même souvent surprenante. Les sons s’écoulent toujours avec plasticité et fluidité, la perte en consistance étant finalement très limitée. Je ne livrerai pas ici le résultat final du match d’enceintes, car un second round est prévu…

Mais une chose est sûre, il y en a ici pour tous les goûts auditifs et presque tous les budgets !


Music Hall
67 bis rue de Rome
75008 PARIS
Tel : 01 42 94 21 32







mardi 2 octobre 2012

Salon Hifi Home Cinéma







Salon Hifi Home Cinéma : 
nouveau lieu, même effervescence !


L’édition 2012 du traditionnel salon Hifi Home Cinéma de la rentrée a donc investi cette année un nouveau lieu… L’hôtel Novotel Paris Tour Eiffel, situé quai de Grenelle, c’est à dire dans un des endroits les plus centraux et visuellement attractifs de la capitale...





Satisfaction pour Jean-Marie Hubert, organisateur infatigable de cette incontournable manifestation depuis plusieurs décennies : la mutation est réussie et malgré la crise, exposants et visiteurs étaient bien au rendez-vous, aussi fébriles les uns que les autres.

Outre l’exposition en elle-même, cet événement était l’occasion de la remise des Trophées Meilleur Son Blu-ray, de l’election des Masterpiece Audio, de conférences et d’entretiens avec des représentants de la High End Society et du CEDIA.

On pouvait également assister à deux concerts de jazz, samedi et dimanche après-midi.

Petit compte rendu (incomplet !) rapide d’une trop courte visite…



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C’est Qobuz, le site français de distribution musicale en ligne que l’on rencontrait en premier, à la sortie de l’escalator desservant le niveau 3, avant même l’entrée physique dans le salon. 

Une situation stratégique pour cet acteur majeur du domaine. On pouvait bien sûr surfer sur le site et apprécier la diversité de l’offre en ligne, mais aussi écouter les titres choisis avec le très bon casque Focal édition Qobuz, spécialement packagé pour l’occasion...


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David Rio de Fusion Acoustic importe les massives électroniques The Gryphon et les non moins pesantes enceintes Rockport (bien présentes sur le salon). 

Autant dire qu’on a l’habitude de le croiser, biceps saillant et sueur au front, dans tous les endroits où il faut être lorsque l’on s’intéresse à l’audio. 

Quelle ne fût pas notre surprise de le découvrir en train de cajoler d'adorables poids plumes en livrée orange : les minuscules éléments de chez Carot One !

Ces petits modules d’amplification pour casques ou enceintes qu’il distribue depuis peu renferment des circuits d’amplification numérique Tripath, et parfois même un tube... Rapport musicalité/poids proche de l’infini !


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Parmi les exposants «multicartes» du salon, le groupe AV Industry, propriétaire notamment de la légendaire marque Elipson, qui voit son portefeuille de produits s’enrichir d'électroniques tout-en-un aussi rondes que certains modèles d’enceintes sont sphériques. 

Depuis quelques années, Elipson connaît un regain d’activité et se retrouve exposée dans les endroits les plus «hype» du globe… Citons les satellites Planet M vendus chez Colette, et la série limitée des AS30 réservés aux magasins The Conran Shop.

Et l’on voit ici le Music Center, récemment primé aux antipodes par la presse australienne, et mû par la technologie d’amplification numérique Ice Power développée par Bang & Olufsen.



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Non loin de là, le constructeur généraliste Denon remplissait une belle salle d’exposition avec un imposant déploiement de systèmes audio vidéo, en face desquels on pouvait s’installer pour profiter d’une écoute (certes approximative).



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Au même niveau 3 de l’exposition étaient rassemblées quelques marques beaucoup plus exotiques. 


A commencer par les enceintes Josound, sculptées dans d’épaisses planches de lamellé-collé de bambou et fabriquées à Jersey. 

Matière et formes sont très originales, de même que la technologie retenue puisque ces modèles ne renferment qu’un seul haut-parleur large-bande.

Ces systèmes peuvent se compléter d’un énorme caisson de grave stéréophonique. 

Une restitution sonore évidemment très typée qui ne satisfera pas toutes les oreilles, assortie de prix tout de même un peu dissuasifs. Mais on peut dire que ces objets en imposent !

Le même importateur Advanced Multimedia.Fr distribue aussi les magnifiques machines à nettoyer les vinyles Hannl. Aussi belles que les plus belles platines TD...



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La haute-fidélité haut de gamme devra désormais compter avec l’Estonie, contrée natale d’Alfred Vassilkov, baroudeur de l’acoustique professionnelle et père de la jeune marque d’enceintes Estelon

Ici, on joue la carte des hautes technologies et des procédés modernes de fabrication, avec des «ébénisteries» en résine polymère au profil atypique et optimisé, et avec des haut-parleurs à membrane céramique de provenance Accuton. Le gros modèle de colonne XA (modèle de droite) est également disponible avec un tweeter diamant. 

Le résultat est à la hauteur des moyens déployés : ampleur, mordant mais aussi finesse sont au rendez-vous, dans le cadre d’une totale liberté d'expression. 

Evidemment, tout cela a un prix, justifié par la mise en oeuvre de technologies pointues et qui restent très coûteuses. L’enceinte XA version Diamond a été primée par la magazine The Absolute Sound en juin dernier. Ca aide !


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Autre présentation sompteuse… 

Celle d’un ensemble Soulution - Magico presque abordable (!) mis en oeuvre par Guy Boselli de Sound & Colours

Ce qui est remarquable ici, c’est que nous nous trouvons face à des éléments aux technologies extrêmement sophistiquées et que la restitution sonore fascine par son absence totale de caractère électronique. Difficile en effet d’imaginer une reproduction sonore qui puisse être plus chatoyante et douce, tout en préservant un tel degré de précision et d’expressivité sur l’ensemble du spectre.

La structure des enceintes Magico S5 est en tôle d’aluminium pliée et non usinée dans la masse comme pour les modèles du haut de la gamme. Il s’agit tout de même d’un exploit technique et d’une facture qui tutoie la recherche de l'absolu. De multiples finitions (coloris) sont disponibles. 

Le lecteur CD/SACD Soulution 540, infiniment musical et très complet du point de vue de la connectique d’entrée, comporte également une sortie à niveau ajustable parfaitement capable de driver les blocs de puissance monophoniques référence 501.


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Autre belle écoute chez Tecsart, avec un somptueux «analog front end» incarné par la plantureuse platine EAT, incrustée de diamant Van den Hul en bout de bras.


Cette source au dessus de tout soupçon précédait l’ensemble d'électroniques haut de gamme Audia Flight Strumento, nommément le préampli n°4 et l’ampli n°1, «flagships» de la marque d’électroniques italienne. 

La restitution était assurée par des enceintes JBL.

Ou comment montrer, s’il en était encore besoin, qu’une bonne source analogique n’a pas grand chose à envier aux meilleurs «streams» ou «downloads» HD…








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Marc Ungerer d’Audio Quartet avait obtenu, en exclusivité mondiale pour ce salon, un nouveau modèle d’enceintes Sonus Faber, issue de la toute nouvelle série Venere du célèbre facteur italien : la colonne référence 2.5. 

Comme à l’habitude chez Sonus Faber, la finition est superlative, les solutions techniques embarquées sont pointues et ont fait l’objet d’études poussées, portant notamment sur la conception des haut-parleurs. Ici, les membranes des boomer et medium ont été tissées à partir d’un polymère complexe inédit nommé Curv. Les tweeters sont à dôme textile (soie). Autre caractéristique importante : le prix reste très abordable pour des éléments de ce niveau de qualité.

Animées par un ensemble d’électroniques Primare de prix également modéré, les divas italiennes proposaient une restitution pleine, souple et soyeuse, sans aucune raideur malgré le peu de rodage auquel elles avaient pu être soumises…

Preuve que l’on peut conjuguer luxe et très haute musicalité sans complexe (et sans crainte de la banqueroute).



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Qui l’eût cru ? Le grand retour de la marque BC Acoustique se manifeste dans le domaine des… électroniques ! Selon leur président Bruno Roux, ce projet était d’ailleurs dans les cartons depuis fort longtemps.

Outre les autres marques distribuées par BC Acoustique, plusieurs nouveaux modèles d’amplis intégrés (à transistors et à tubes) et de lecteurs CD de conception française prenaient donc place dans plusieurs systèmes équipant l’immense salle choisie par le constructeur/importateur.

La transduction acoustique était confiée à une sélection d’enceintes abordables de chez B&W. Autant dire que les électroniques BC présentées sont vives et roboratives. Car ces petits systèmes parvenaient à remplir l’espace d’une manière incroyable, avec, pour l’intégré à tube notamment, un très bon sens dynamique et une belle lecture des timbres. 

Grâce à une fabrication chinoise (de qualité) et à une rigoureuse sélection de bons composants, BC Acoustique confirme que la vraie haute fidélité commence désormais à partir de quelques centaines d'euros.


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Dernière grande salle visitée lors de ce salon : celle occupée par Audio Marketing Services, distributeur des marques Project, Roksan, Vienna Acoustic pour n’en citer que trois.

Nous y retrouvions Martial Hernandez - «l’homme aux compilations d’or» - en meneur de jeu, jamais loin de son serveur Meridian Soulos qu’il biberonne tendrement depuis des années. Le petit pèse désormais 9600 CD stockés…

Lors de ma visite, les superbes et toutes nouvelles enceintes Vienna Acoustic Beethoven Baby SE buvaient comme du petit lait les signaux issus d’un ensemble lecteur CD et ampli intégré Roksan Oxygene aux lignes pures et séduisantes.

La taille de guêpe des VA Beethoven Baby SE ne les empêchaient pourtant pas de délivrer un volume sonore impressionnant, une image stéréophonique foisonnante et ce avec beaucoup de consistance instrumentale.

Un exploit compte tenu de la taille de la salle (87 m2). Mais ce type de prouesse est assez constant sur les modèles du constructeur autrichien.










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Finalement, la vidéo restait relativement discrète dans ce salon, si l’on excepte une ou deux démonstrations home-cinéma au niveau sonore insolent, et le spectaculaire écran Sony 4K de 84 pouces (4096 x 2160 pixels). Une résolution utilisée au cinéma et qui va se démocratiser dans les années qui viennent...





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Le prochain rendez-vous organisé par SPAT aura lieu les 18 et 19 mars 2013 au Palais des Congrès de Paris : il sera consacré aux «Home technologies…». Rendez-vous est également pris à l'automne 2013, en ce même Novotel Paris Tour Eiffel, pour la 36e édition du Salon Hifi Home Cinema.